Le principe est bien connu des automobilistes : plus l’automobiliste est vertueux, moins chère est la prime d’assurance. Pourrait-on appliquer ce principe à l’assurance maladie ? Les fumeurs, les grands buveurs, ceux qui consomment des sucres ou des graisses ou les personnes inactives pourraient voir leurs primes/cotisations d’assurance maladie augmenter. Les personnes ayant des habitudes saines pourraient obtenir des réductions. Ce serait techniquement possible. Grâce aux technologies et objets connectés, les assureurs de santé sont en mesure d’analyser les habitudes des gens et moduler les cotisations/primes. Cela peut paraître intéressant : inciter les personnes à adopter des modes de vie sains et réduire les coûts de santé.
Mais ce changement de paradigme laisse de côté deux éléments fondamentaux. Premièrement, être en bonne santé n’est pas un choix. Le contexte génétique, social et environnemental influence les comportements individuels et les initiatives de promotion de la santé sont généralement plus efficaces pour les catégories sociales supérieures ou les personnes qui sont déjà en bonne santé.
Deuxièmement, la grande force des systèmes de protection sociale solidaires tient au fait qu’elle s’applique à tout le monde indépendamment de la richesse, de l’état de santé, des antécédents sociaux, etc. Cette dimension d’universalité permet à nos systèmes de protection sociale d’être financièrement viables et socialement inclusifs. La Mutualité Française s’est récemment prononcée contre l’assurance maladie comportementale dans un article disponible ici.