Organisée par l’Organisation internationale du Travail (OIT), la semaine mondiale de la protection sociale s’est tenue du 25 au 28 novembre 2019 à Genève, dans le cadre des célébrations du centenaire de l’organisation. Une centaine d’experts étaient réunis dans le but de tracer la voie vers des systèmes de protection sociale universels, adéquats, durables et adaptés à l’évolution du monde du travail. Matthias Savignac, Président du RES et Jean-Pascal Labille (Solidaris), ont pris part aux discussions sur l’avenir de la protection sociale.
Organisée par l’Organisation internationale du Travail (OIT), la semaine mondiale de la protection sociale s’est tenue du 25 au 28 novembre 2019 à Genève, dans le cadre des célébrations du centenaire de l’organisation. Une centaine d’experts étaient réunis dans le but de tracer la voie vers des systèmes de protection sociale universels, adéquats, durables et adaptés à l’évolution du monde du travail. Matthias Savignac, Président du RES et Jean-Pascal Labille, Secrétaire général de Solidaris, ont pris part aux discussions sur l’avenir de la protection sociale.
Atteindre l’ODD 1.3 et la protection sociale universelle dans le contexte de l’avenir du travail
La sécurité sociale est un droit humain, mais elle n’est pas encore une réalité pour tous. Aujourd’hui, plus de 50% de la population mondiale ne bénéficie d’aucune couverture sociale.
Durant une semaine, des acteurs clés représentant les gouvernements, les travailleurs, les employeurs, les organisations internationales et les institutions financières internationales, ainsi que les organisations de la société civile et les chercheurs, ont discuté du rôle de catalyseur de la protection sociale dans la réalisation de l’Agenda 2030, de la situation actuelle et des lacunes restantes en matière de protection. Les participants ont contribué à établir une feuille de route pour l’avenir de la protection sociale dans le cadre de la Déclaration du centenaire de l’OIT pour l’avenir du travail, adoptée récemment.
L’OIT a publié un rapport sur les déficits de financement pour atteindre l’ODD 1.3, objectif qui consiste à mettre en place des systèmes et mesures de protection sociale pour tous, adaptés au contexte national. D’après le rapport, plus de 500 milliards de dollars doivent être investis chaque année pour que les pays puissent se doter d’un ensemble de mesures de protection sociale de base.
Jean-Pascal Labille, Secrétaire général de l’Union nationale des mutuelles socialistes, a participé à la session « Une protection sociale pour faciliter les transitions », présidée par le vice-directeur général du BIT, M. Greg Vines. Jean-Pascal Labille a rappelé que « dans un contexte d’orgie libérale et d’anorexie démocratique”, “l’Etat est le seul garant de l’intérêt collectif.” Il a souligné qu’à travers le droit à la protection sociale convergeaient d’autres luttes : “le combat pour l’environnement, le droit des femmes, le droit des migrants”.
Les interventions ont souligné que la sauvegarde des principes sur lesquels les pays ont construit leurs systèmes de protection sociale -solidarité, universalité, durabilité, adéquation et participation- sont essentiels pour placer les personnes au centre des politiques économiques et sociales.
Une culture de la protection sociale à tous les niveaux
Matthias Savignac, Président du RES et Vice-Président de la MGEN a participé à une session technique consacrée au concept de « culture de protection sociale », aux côtés de Dominique Libault, (EN3S, France), Mirai Chatterjee (Association des femmes indépendantes, Inde), Eduardo Méndez (Centre d’études sur la sécurité sociale, Uruguay), Moisés Comiche (ministère de l’Action sociale, Mozambique) et Malika Ok (BIT, Cambodge).
Les intervenants ont discuté des raisons pour lesquelles une culture de la protection sociale influe sur l’extension de la couverture pour tous et facilite la mise en œuvre des changements structurels des systèmes, et mis en évidence différentes leçons apprises en matière de création d’une culture de protection sociale. Matthias Savignac a souligné que l’école est un lieu privilégié pour aborder, tant les sujets de protection sociale que les sujets liés à la santé ou à l’environnement. Matthias Savignac a rappelé l’importance, au-delà de l’appropriation des principes de solidarité, de vivre ces valeurs.
Si le développement de la culture de la sécurité sociale a été identifié comme un élément essentiel de l’extension de la couverture, les expériences montrent que créer une culture de la protection sociale à travers l’éducation, la sensibilisation et la communication est un investissement à long terme qui implique plusieurs acteurs et repose sur une volonté politique forte et engagée au fil du temps.
Protection sociale et égalité femmes-hommes
En plus des conférences, 18 ateliers techniques offraient l’occasion de poursuivre et d’approfondir les débats sur plusieurs axes clés :
- Assurer une protection sociale universelle, couvrir ceux qui n’ont pas de couverture et réduire les inégalités (travailleurs informels ; populations rurales)
- Adapter la protection sociale à un monde en mutation (changement climatique ; travailleurs migrants ; humanitaire)
- Mettre en place des systèmes universels de protection sociale (systèmes fondés sur les droits ; dialogues nationaux)
- Financer des systèmes de protection sociale durables (création d’un espace fiscal ; financement international…)
- La protection sociale dans le contexte de l’avenir du travail (travailleurs des plateformes numériques ; apprentissage tout au long de la vie ; approches par le genre)
- Faire du droit à la protection sociale une réalité pour tous (culture de la protection sociale ; nouvelles technologies)
L’approche par le genre de la protection sociale a été au cœur de nombreuses interventions. Les questions de l’interdépendance entre la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation économique des femmes, les politiques de soins et les politiques de protection sociale ont été discutées lors de plusieurs sessions. Les intervenants ont souligné le rôle crucial de la protection sociale pour faire progresser l’égalité hommes-femmes.
Une semaine de partage d’expérience et de mise en réseau pour le RES
Les discussions ont continué en marge des sessions techniques ; le RES a participé à des moments de « speed networking » et a pu présenter aux partenaires présents, dont les représentants des organisations internationales, les activités des membres du RES, les projets en cours et certains outils, comme le Jeu sur la Sécurité Sociale de Latitudes Jeunes.